Les hommes diffèrent les uns des autres par la race, la nationalité, la classe sociale, les opinions politiques, etc... Cette diversité---qui par elle-même est un bien comme celle des organes et des fonctions dans un corps vivant---tourne trop souvent, par l'effet de l'égoïsme et de l'orgueil, à la séparation et au conflit. L'histoire regorge du récit de ces luttes entre les races, les nations, les classes et les partis.
La division entre les travailleurs manuels et les travailleurs intelletuels, sans avoir donné lieu aux mêmes violences, est également un facteur de séparation très important.
Trop souvent ces deux groupes restent isolés l'un de l'autre et se méconnaissent réciproquement.
Beaucoup d'intellectuels considèrent les manuels comme des éléments inférieurs de la hiérarchie sociale.
Et les manuels réagissent soit en constestant la valeur ou la difficulté du travail intellectuel (tu te la coules douce, me disait un jour un camarade d'enfance, ouvrier agricole: tu travailles sans quitter ta chaise...), soit en voulant à tout prix orienter leurs enfants vers des fonctions intellectuelles qu'ils considèrent comme une promotion sociale absolue.
L'optique faussée d'une certaine opinion publique a longtemps entretenu cet état d'esprit. Je me souviens d'un instituteur d'une commune rurale qui disait aux plus intelligents de ses élèves: "vous, vous ne resterez pas des paysans comme vos parents". Et aux autres: "vous méritez bien de rester des paysans". Comme si le métier d'agriculteur n'exigeait pas au moins autant d'intelligence et de sagacité que celui d'employé ou de fonctionnaire.
En réalitté, rien n'est plus factice et plus arbitraire qe cette opposition entre les deux grandes brances de l'activité humaine.
Le travail manuel, qui consiste à transformer la matière pour l'adapter aux besoins et aux goûts de l'homme, est toujours inspiré et guidé par l'intelligence: les mains exécutent, mais l'esprit commande.
Réciproquement, il n'existe pas d'activité intellectuelle à l'état pur. Les travaux de l'esprit comportent toujours un côté matériel---ne serait-ce que le dressage des automatismes de la mémoire---et il arrive souvent que celui-ci l'emporte sur le côté spirituel. Il y a plus d'esprit, dans le sens d'activité spontanée et créatrice, chez tel artisan attentif à améliorer sans cesse sa production matériale que chez tel professeur qui répète mécaniquement les mêmes leçons pensant des années...
"Il n'y a pas de sot métier" dit la sagesse populaire. Loin de s'opposer les travaux du corps et les travaux de l'esprit se completent et ils sont égaux en dignité. Ce qui mérite d'être loué ou méprisé, ce n'est pas la nature du travail auquel on se livre, c'est la bonne ou la mauvaise qualité de se travail.
Fonte: Revista "Itinéraires" (Billetes, 10 juin 1977)
La division entre les travailleurs manuels et les travailleurs intelletuels, sans avoir donné lieu aux mêmes violences, est également un facteur de séparation très important.
Trop souvent ces deux groupes restent isolés l'un de l'autre et se méconnaissent réciproquement.
Beaucoup d'intellectuels considèrent les manuels comme des éléments inférieurs de la hiérarchie sociale.
Et les manuels réagissent soit en constestant la valeur ou la difficulté du travail intellectuel (tu te la coules douce, me disait un jour un camarade d'enfance, ouvrier agricole: tu travailles sans quitter ta chaise...), soit en voulant à tout prix orienter leurs enfants vers des fonctions intellectuelles qu'ils considèrent comme une promotion sociale absolue.
L'optique faussée d'une certaine opinion publique a longtemps entretenu cet état d'esprit. Je me souviens d'un instituteur d'une commune rurale qui disait aux plus intelligents de ses élèves: "vous, vous ne resterez pas des paysans comme vos parents". Et aux autres: "vous méritez bien de rester des paysans". Comme si le métier d'agriculteur n'exigeait pas au moins autant d'intelligence et de sagacité que celui d'employé ou de fonctionnaire.
En réalitté, rien n'est plus factice et plus arbitraire qe cette opposition entre les deux grandes brances de l'activité humaine.
Le travail manuel, qui consiste à transformer la matière pour l'adapter aux besoins et aux goûts de l'homme, est toujours inspiré et guidé par l'intelligence: les mains exécutent, mais l'esprit commande.
Réciproquement, il n'existe pas d'activité intellectuelle à l'état pur. Les travaux de l'esprit comportent toujours un côté matériel---ne serait-ce que le dressage des automatismes de la mémoire---et il arrive souvent que celui-ci l'emporte sur le côté spirituel. Il y a plus d'esprit, dans le sens d'activité spontanée et créatrice, chez tel artisan attentif à améliorer sans cesse sa production matériale que chez tel professeur qui répète mécaniquement les mêmes leçons pensant des années...
"Il n'y a pas de sot métier" dit la sagesse populaire. Loin de s'opposer les travaux du corps et les travaux de l'esprit se completent et ils sont égaux en dignité. Ce qui mérite d'être loué ou méprisé, ce n'est pas la nature du travail auquel on se livre, c'est la bonne ou la mauvaise qualité de se travail.
Fonte: Revista "Itinéraires" (Billetes, 10 juin 1977)