domingo, 28 de fevereiro de 2010

Aforismos

Amor e santidade

Que é o amor para a maioria dos homens? Uma máscara de dias de festa, uma espécie de efervescência do egoísmo acumulado, que torna a cair, mal a dura necessidade traz o eu à consciência de si mesmo (doença, miséria, etc.), um luxo, numa palavra. Pelo contrário, os santos amam como respiram, não podem amar-se sem amar, o seu amor não é um luxo mas uma necessidade. O amor, para a média dos homens, é a flor do egoísmo, para o santo é a sua raiz. Aquilo que, em Deus, é a substância mais profunda tornou-se, no homem, o mais superficial e o mais frágil acidente. E o grau de esgotamento da seiva divina num homem mede-se pela tendência desse homem a não encontrar já no amor uma necessidade, um fundamento (L'amor che muove il sol e l'altre stelle...), mas um simples acessório decorativo; por outras palavras, segundo o número e a complexidade das condições que nele o amor exige para se realizar...

* * *

"O amor não tem qualquer relação com a força" (Platão, Fédon). Mas este amor, sem relação alguma com a força orgulhosa e dominadora, também não tem relação com a fraqueza cheia de inveja e de ressentimento. O amor é fraqueza, mas fraqueza nua, fraqueza que não procura vias tortuosas (apelo à piedade, criação de ideias falsos) para pôr em cheque a força e suplantá-la no seu próprio terreno. É, exclusivamente, neste sentido muito puro, que é permitido dizer-se ser "a fraqueza de Deus mais forte que os homens".

Fonte: "O pão de cada dia" - Editorial Aster - Colleção Éfeso

segunda-feira, 22 de fevereiro de 2010

La muerte de las ideologías

Mais uma bela reflexão de Gustave Thibon.   (Baixar)

Le bien et les biens

J'ai reçu hier la visite d'un bon vigneron de ma région. Le hasard a voulu que j'aie sous la mais une bouteille d'excellent sauternes dont je me suis empressé de lui offrir un verre. "Qu'en dites-vous?" ai-je demandé.---"Peuh... me répondit le brave homme après un instant de réflexion, il est presque aussi bon que mon vin blanc de l'année dernière."

La vérité est que le dit vin, que je connaissais pour l'avoir goûte en son temps, ne supportait même pas la comparaison avec le sauternes. Mais c'était son vin, le produit de sa vigne cultivée toute l'année avec amour. Et j'ai songé aussitôt aux vers qu'écrivait Joachim du Bellay en retrouvant, après un voyage à Rome, son vieux manoir angevin: "Plus me plaît le séjour qu'ont bati mes aïeux que des palais romains le front audacieux."

Car c'était la maison de son enfance et de ses ancêtres: une chose unique et irremplaçable à laquelle il se sentait lié comme l'enfant au père ou le mari à l'épouse. Celui qui aime vraiment une femme, non seulement la trouve plus belle que les autres, mais ne songe même pas à la comparer.

Cela nous fait mesurer l'importance qu'a pour l'homme la possession d'un bien qui lui est propre et auquel il est attaché par les fibres les plus secrètes de son être. C'est d'ailleurs le sens étymologique du mot propriété: un avoir qui porte la marque de l'être, qui est comme le prolongement de notre corps et de notre âme. Que, comme mon vigneron de tout-à-l'heure, les possesseurs de tels biens mettent un orgueil naïf à les surestimer, nous avons le droit d'en sourire, mais cela n'en reste pas moins un puissant facteur d'épanouissement individuel et de stabilité sociale.

Par contre le déracinement et l'anonymat de la vie moderne ont largement contribué à faire de la propriété un bien impersonnel et interchangeable. Beaucoup d'hommes ont de l'argent, une voiture, ils louent un appartement dans un immeuble qui ne leur appartient pas, etc., mais aucun lien intime ne les attache à ces choses: les billets de banque leur glissent entre les doigts et ils peuvent changer sans regret de voiture ou de logement...

L'insatisfaction et la fièvre revendcatrice qui agitent notre époque procèdent en grande partie de cette dépersonnalisation du sens de la propriété. Au lieu de mettre sa joie et sa fierté dans ce qu'il a, l'homme est consumé par l'envie de ce qu'ont les autres. Il est normal en effect, qu'on préfère les produits de son propre jardin aux meilleurs fruits exotiques qu'on trouve sur le marché, ou la maison qu'on a fait bâtir à n'importe quelle habitation; mais comment préférer un simple sandwich acheté au hasard dans une boutique à un repas din dans un grand restaurant ou un "trois-pièces-cuisine" dans une H.L.M. inesthétique à une belle villa dans un quartier résidentiel?

Le socialisme propose l'abolition de la propriété privée. Je pense au contraire qu'il faudrait la multiplier et l'étendre au plus grand nombre d'hommes possible. La propriété d'une maison, d'un jardin, d'un métier---de n'importe quel bien qui exige un effort créateur et engagae une responsabilité personnelle---est un facteur permanent d'equilibre et de plénitude.

Le capitalisme des trusts et des monopoles a ébranlé cet équilibre entre l'avoir et l'être et le capitalisme d'Etat qui fleurit aujourd'hui sous le nom de socialisme pousse jusqu'a ses dernières conséquences ce processus de déshumanisation. Le salut est dans l'evolution vers une forme de propriété où l'avoir et l'être de l'homme se complètent, se fécondent et se perfectionnent l'un par l'autre.

N'oublions pas que le mot "bien" a deux sens, dont l'un sert à désigner la possession d'un object extérieur et l'autre la participation aux plus hautes valeurs de l'esprit. Le plus grand bien-fait d'une vraie civilisation est de metrre le premier au service du second, autrement dit de faire en sorte que le bien (au sens de propriété matérielle) favorise l'épannouissement du bien au sens de vertu et de bonheur...

Fonte: Revista "Itinéraires" (Billets, 26 mars 1976)

domingo, 21 de fevereiro de 2010

Problema da ingratidão

Um miserável grita por mim: acudo ao seu apelo e ajudo-o o melhor que posso, enquanto outros, à nossa volta, permanecem surdos aos seus rogos. Resultado: o miserável esquecerá os que o repeliram e a mim, que fiz o que podia, mais tarde ou mais cedo, passará a odiar-me. Essa escandalosa mudança é, no entanto, tão lógica! Este desgraçado, desde o meu primeiro favor, agarrou-se-me com toda a sua impossível esperança, com toda a sua necessidade infinita de receber (não é verdade que é próprio de quem nada possui esperar tudo dos outros?) e eu, que tenho a alma cheia já de tantos deveres e afeições, não pude corresponder com toda a minha força de dar. Ocupo toda a sua atenção e ele não ocupa toda a minha piedade: a balança não mantém o equilíbrio. E fatalmente virá um dia em que já o não poderei satisfazer: então, a sua fome mais aguçada do que apaziguada pelos meus primeiros favores, a sua fome incurável de pobre, trocar-se-á em aversão por mim e odiar-me-á com toda a força da sua esperança ludibriada, enquanto que já há muito terá deixado de pensar naqueles que, pela sua dureza inicial, não criaram nele este apelo no vazio.

Essa ingratidão é uma compensação absolutamente normal, de ordem quase física, regida pelas leis da gravidade, e que exige ser-se santo para lhe poder escapar. Simone Weil põe o problema da santidade nestes termos: Como escapar àquilo que em nós se assemelha à gravidade?

Fonte: "O pão de cada dia"- Editorial Aster - Colecção Éfeso

sábado, 20 de fevereiro de 2010

Optimisme ou pessimisme?

J'ai parlé, la semaine dernière (24 septembre), de la part du mal dans le monde.

L'autre jour, à New-York, après un exposé sur ce problème, un auditeur m'a demandé à brûle-pour-point: "Finalement, êtes-vous optimiste ou pessimiste?"

J'ai répondu que cette question n'avait aucun sens et qu'il ne s'agissait pas d'être optimiste ou pessimiste a priori, mais de voir le bien ou le mal là où ils sont et tels qu'ils sont et surtout de travailler à vaincre le mal par le bien.

Car il y a un optimisme et un pessimisme aussi vulgaires et irréfléchis l'un que l'autre, qui consistent à juger le monde d'après nos humeurs ou notre situation du moment. Tant qu'on est heureux, on voit tout en rose, et dès que surgit la moindre contrariété, on voit tout en noir. C'est dans ce sens que Bernanos disait que l'optimiste est un imbécile gai et le pessimiste un imbécile triste.

Ces deux erreurs opposées procèdent de la même absence de lucidité et du même penchant à tout rapporter à soi-même. Et c'est pour cela qu'elles se succèdent si facilement chez le même individu. J'ai connu un homme qui jouit longtemps d'une magnifique santé et dont les affaires marchaient à merveille. "La vie est belle", proclamait-il à chaque instant. Tous les malades lui paraissaient des gémisseurs et tous les malheureux des incapables. Mais le jour vint où il connut à son tour la maladie et les difficultés matérialles. Il sombra alors dans un pessimisme absolu, répétant sans cesse que le monde est mauvais et que la vie ne vaut pas peine d'être vécue.

Ce changement d'optique s'explique sans peine. L'homme qui, incrusté dans son bonheur personnel, reste aveugle et insensible aux maux des autres, se trouve le plus démuni à l'heure où l'épreuve s'abat sur lui: il devient tour entier la proie de ce mal qu'il n'avait su ni voir ni prévoir.

Ainsi après avoir été aveuglé par le bonheur au point de ne plus voir le mal qui l'entoure, l'homme est aveuglé par le malheur jusqu'à ne plus voir les biens qui lui restent. Car il n'y a pas ici-bas de mal absolu: quelle que soit notre épreuve, nous conservons toujours quelque chose---soit la santé physique, soit quelques ressources metérielles, soit l'affection de nos proches et, si nous avons tout perdu, l'espérance en Dieu et en la vie éternelle.

N'oublions pas en effect que notre paix intérieure dépend moins des événements eux-mêmes, que de notre interprétation des événements, suivant l'accueil que nous lui faisons, la pire catastrophe peut être pour nous une cause de désespoir comme un motif d'espérance. Je pense ici à deux hommes de ma région qui, pendant la dernière guerre, furent envoyés dans le même camp de concentration. L'un était croyant et l'autre athée. Le premier, découragé par l'épreuve, y perdit la foi; le second, éclairé par la souffrance, revint à la religion. L'événement était différent.

C'est dans cette ligne que se dénoue le faux problème de l'optimisme et du pessimisme. Il est également absurde de dire que tout va bien ou que tout va mal: ce qui nous est demandé, c'est de lutter sans relâche pour que tout aille mieux.

Fonte: Revista "Itinéraires" (Billets, 1er octobre 1976)

Observação: Uma excelente tradução desse texto para o espanhol pode ser encontrada no blog "sol y escudo". Recomendo esse blog pela qualidade dos textos e pelos comentários saborosos da autora, uma grande admiradora de Gustave Thibon.

terça-feira, 9 de fevereiro de 2010

Fundamento vital da liberdade

Paradoxo curioso: quanto mais enfadonhos e vazios são os "prazeres" que obtemos do pecado (e penso aqui de modo especial na luxúria), menos sabemos resistir às nossas paixões; quanto mais no desilude o nosso ídolo, mais fatal é a nossa escravidão. Mas isso só aparentemente é para admirar. O homem de prazeres mortos é demasiado pobre para ser livre. A sua vontade já não encontra, nos recursos amortecidos da sua vitalidade, o ponto de apoio, o tensor material indispensáveis para o seu exercício. A mesma ausência de tonalidade afetiva que faz incolores os seus prazeres, torna irresistíveis os seus impulsos. Aquele que julga pecar "fatalmente" (excetuo certos casos, hoje raríssimos de êxtase sexual), peca por ninharias. Um pecado verdadeiramente saboroso só pode ser um pecado profundamente escolhido. Este esfacelamento progressivo da voluptuosidade e da liberdade é, porém, a consequência normal da mecanização da humanidade. Também uma máquina é tão incapaz de escolher os seus movimentos como de neles experimentar prazer...

Fonte: "O pão de cada dia" - Editorial Aster - Colecção Éfeso