quarta-feira, 31 de março de 2010

La liberté

Le mot de liberté correspond à l'un des besoins les plus profonds de la nature humaine. Et c'est pour cela peut-être qu'il donne lieu à tant de confusions et à tant d'abus.

Qu'est-ce que la liberté? Ce n'est pas l'indépendance absolue, car nous dépendons tous de quelqu'un ou de quelque chose: de l'air que nous respirons, du métier que nous faisons, des êtres qui nous entourent et de la société humaine tout entière avec laquelle nous échangeons quotidiennement des services.

L'homme se sent libre dans la mesure où il peut aimer les choses et les êtres dont il dépend: par exemple quand il vit dans un milieu qui lui convient, quand il exerce un métier qui répond à sa vocation intérieure, quand il épouse la femme dont il et amoureaux, etc. Inversement, il éprouve une impression de contrainte et de servitude quand il est lié, par les nécessités de l'existence, à des fonctions ou à des personnes qui lui déplaisent. Celui qui n'a pas la vocation militaire se sent esclave à la caserne; de même les liens du mariage deviennent des chaînes pour celui qui n'aime plus son épouse.

Ainsi, quand nous revendiquons notre liberté, ce n'est pas l'indépendance absolue que nous demandons, c'est la faculté de passer d'une dépendance qui nous déplaît à une dépendance qui nous attire.

Les exemples de cet état d'esprit sont innombrables.

L'enfant paresseux qui s'annuie à l'école éprouve un vif sentiment de délivrance quand on lui permet de jouer ou de flâner. Mais il est l'esclave de cet instinct qui le pousse vers le jeu ou vers la flânerie.

La jeune fille "émancipée", qui se révolte contre l'autorité de ses parents ou contre les règles de la morale, ne réclame la liberté que pour obéir plus servilement aux idoles d'une certaine jeunesse: la danse, le cinéma, la mode, le flirt, etc.

Le "blouson noir" qui refuse d'obéir aux lois de la société et qui entre dans une bande de malfaiteurs, se soumet docilement aux "lois du milieu".

De même, l'homme qui veu se libérer de sa femme afin d'épouser sa maîtresse, n'est pas libre à l'égard de cette passion pour laquelle il brise son foyer.

Ces quelques exemples suffisent à nous montrer les servitudes qui nous menacent sous le nom et sous le masque de la liberté.

Etre libre, c'est pouvoir faire ce qu'on désire. Il faut donc veiller sur la qualité et sur l'orientation de nos désirs. La liberté n'est pas autre chose que la faculté de choisir entre eux obéisances: si, en nous fermant aux appels d'en haut, nous refusons d'être les serviteurs du vrai et du bien, nous tombons sous l'empire de nos passions inférieures qui font de nous les esclaves de l'erreur et du mal.

Le mot libre se dit en grec autonomos: qui obéit à sa propre loi. Mais la loi de l'homme, crée à l'image de Dieu, c'est d'obéir à la loi de Dieu, c'est-à-dire d'aimer et de servir. Et c'est dans ce sens que Sénèque disait: Parere Deo libertas est: obéir a Dieu, c'est la liberté.

Fonte: Revista "Itinéraires" (Billets, 4 février 1977)